Parcourir les blessures humaines, sociales ; invoquer les solidarités, les grandes joies de l’existence.

Dans un lieu de passage, un lieu incertain entre morts et vivants géré par une administration déshumanisée, deux personnages, Elle et Lui, se rencontrent. Vous voilà coincés avec eux dans l’antichambre de la réincarnation : la mort n’est pas la fin, une prochaine vie vous est destinée, selon des règles et normes que vous dicte une voix.

Le fonctionnement semble simple, efficace, rapide… Mais Lui en a assez : il ne veut plus y retourner et reste, comme un réfugié de l’existence, dans ce purgatoire froid et neutre pour ne plus avoir à se confronter à ses blessures d’humain. Elle, au contraire, n’a de cesse de retenter sa chance, remontant toujours sur le ring avec joies et espoirs malgré les coups, les injustices ou le mépris. 

Grâce à leurs échanges, on découvre en creux les existences qu’ils ont menées et les difficultés auxquelles ils se confrontent : comment vivre dans un monde dont on ne comprend pas les règles, dans des sociétés où l’homme écrase l’Homme ? Comment exister avec ses questions, ses différences, ses envies, ses rêves et ses valeurs ? Est-ce qu’on renonce, est-ce qu’on se bat ? 

Comment on fait, ensemble ? Comment on naît au monde et comment on grandit avec, contre, en dehors ? Tout en se jaugeant, les deux personnages vont tenter de s’aiguiller l’un l’autre, de s’apprivoiser, de se comprendre, de se donner, à deux, le courage et l’apaisement nécessaires afin de retrouver leurs voie/voix. »

A travers cette fable, je souhaite proposer à des jeunes (et à nous-même) de réfléchir aux rapports de force qui sous-tendent nos modes de vie actuels et aux injonctions à correspondre à une norme et à des représentations bien cadrées jusque dans l’intime. Je voudrais, par le détour du sensible, évoquer les notions de genre, de sexe, d’équité, de perception de nous-même et des autres dans ce que tout cela provoque et amène concrètement au sein de nos vies quotidiennes et de nos rapports aux autres.